Publié le October 4, 2022
Par Team WeeeDoIT
Réemploi, recyclage, économie circulaire ; les termes sont nombreux pour désigner des modèles alternatifs à notre économie linéaire. C’est-à-dire un modèle où l’on extrait les matériaux, on fabrique l’objet en question puis on jette ce dernier. Ses composants et matériaux terminent brûlés ou enfouis, sans être réutilisés comme matières premières secondaires.
Ce schéma est responsable des enjeux environnementaux actuels et une raréfaction des matières, mais pas seulement. C’est pour cette raison que l’économie circulaire est de plus en plus mise sur le devant de la scène ces quinze dernières années et plus particulièrement avec la loi Anti-Gaspillage Économie Circulaire (AGEC) ; même si cette dernière est appliquée en demi-teinte.
Cet idéal circulaire a bien évidemment pour ambition de réduire les déchets, mais pas seulement. Dans le cas du numérique, l’objectif est de créer un secteur circulaire, conscient des enjeux actuels mais tout de même capable de répondre aux demandes qui augmentent.
Quels sont les enjeux de l’économie circulaire ? Quel est son principe par rapport à la croissance verte ? Est-ce qu’il y a des freins à son développement ? WeeeDoIT répond à vos questions dans cet article.
Pour définir ce schéma, l’ADEME en donne la définition suivante :
L’économie circulaire peut se définir comme un système économique d’échange et de production qui, à tous les stades du cycle de vie des produits (bien et services) vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact sur l’environnement tout en développant le bien-être des individus.
L’économie circulaire est à l’opposé de l’économie linéaire que l’on trouve dans notre système de consommation dominant. Ce modèle d’extraction, de production, d’usage unique et de déchet n’est plus viable. Le recyclage et le tri des déchets ne sont pas les meilleures solutions, encore moins quand cela concerne ceux d’origine électrique et électronique
Mais c’est surtout une réflexion qui s’inscrit dans une dimension plus ouverte sur la nature et ce qui nous environne. L’enjeu reste de s’intégrer à son environnement pour le respecter et ne pas le détruire sans réfléchir à sa régénération.
C’est aujourd’hui la seule solution viable pour faire face aux enjeux d’aujourd’hui et à venir.
Comment mettre en place un schéma circulaire ?
Il faut savoir que cette boucle s’appuie sur 3 piliers différents d’action :
Pour mener à bien les objectifs de réduction, recyclage et réemploi, ce schéma circulaire se construit en 7 étapes. :
Impossible de mettre en œuvre ces différentes étapes sans partenaires. L’objectif principal étant de capitaliser sur des ressources déjà existantes pour créer une vraie boucle de valeur, les partenaires – qui peuvent être des entreprises, des associations ou des pouvoirs publics – s’insèrent à différentes étapes pour mener à bien tout cela.
Cette organisation circulaire ne peut se faire de manière isolée car travailler ensemble permet de :
Il existe 3 manières distinctes de travailler avec ses partenaires : la gouvernance distribuée, centralisée ou celle sous forme de plateforme numérique.
La gouvernance distribuée joue sur l’équité car la distribution des coûts se fait entre tous les partenaires, de manière égale entre les bénéfices et les risques.
La gouvernance centralisée se fait par une seule entreprise, prête à prendre en charge les risques. C’est elle qui s’occupe de la démarche et paye les coûts d’organisation. Elle reçoit donc en retour plus de bénéfices.
La gouvernance sous la forme d’une plateforme numérique ne met pas la proximité des acteurs et des actrices en avant mais bien l’efficacité. Les transactions marchandes entre les acteurs priment avant tout. C’est le cas des plateformes circulaires ou marketplaces.
Nouer des partenariats permet de créer des produits en circuit court mais aussi de sortir de la simple relation prestataire-fournisseur car il y a un vrai travail de co-création et de recherche de solutions sur le long terme.
D’après le rapport du Circle Economy datant de 2020, le modèle circulaire représente seulement 8,6% de nos schémas actuels.
Pourtant, c’est la seule solution viable pour faire face à la dégradation de la biodiversité, l’amenuisement des ressources et l’amoncellement des déchets non recyclables.
Si le modèle circulaire n’est pas dominant aujourd’hui, c’est parce que le frein majeur reste l’approvisionnement des matériaux.
Malheureusement, il est parfois plus économe en temps, en énergie et en argent de produire avec des matériaux neufs que de collecter les matières secondaires sur tout le territoire. Le rassemblement est parfois chronographe car il faut savoir où se trouvent les lieux de dépôts mais aussi la quantité et la qualité de ce qui est entreposé.
Parfois les matières premières secondaires sont insuffisantes pour couvrir une forte demande ou sont trop mélangées pour pouvoir être extraites avec précision.
On en arrive au deuxième frein : le manque d’outils et de technologies pour que le modèle circulaire soit déployé à l’échelle nationale voire même internationale.
Aujourd’hui encore les outils pour trier, recycler et dissocier de petits composants sont encore trop rares, surtout dans le numérique.
La structure circulaire n’est pas qu’un simple modèle de réintroduction et de valorisation de matières premières secondaires dans un circuit. C’est une vraie philosophie de vie où la régénération des ressources est pensée en amont, où la fin de vie est questionnée et où l’enjeu principal reste de réduire son impact sur l’environnement pour un avenir viable.
Pour autant, il ne faut pas oublier la possibilité d’un effet rebond, surtout dans le numérique. C’est pour cela qu’il est important de sensibiliser sur la question.
Il ne faut pas non plus sous-estimer les barrières psychologiques et le manque de cadre réglementaire incitatif qui ne permettent pas le déploiement du modèle à son plein potentiel.
Face aux enjeux actuels, cette organisation circulaire est la seule viable pour les années à venir. Plus qu’un constat déprimant, c’est l’opportunité de réfléchir à des modèles alternatifs.
Les bénéfices de ce type de modèle se font en premier ressentir sur l’environnement, la biodiversité et les différentes ressources.
Si l’économie circulaire se développait majoritairement d’ici 2025, il pourrait y avoir une réduction de 83% des émissions de gaz à effet de serre*. Face aux différents rapports du GIEC publiés dernièrement, offrir une seconde vie à nos objets est très impactant.
Plutôt que de créer du neuf et de le jeter, ce pattern permet aussi de sortir d’une position dominante sur la nature.
*selon la fondation Ellen MacArthur (en 2015).
Entre les partenaires qui sont noués, qui permettent de gouverner en amoindrissant les frais, et les filières de collecte qui ont besoin de moins de moyens pour démanteler et recycler le matériel puisqu’il est réinjecté, ce sont des frais en moins qui se répercutent sur la facture finale.
Dans un schéma circulaire, les emplois sont là pour créer de la valeur dans une boucle. Chaque personne aide une autre dans une hiérarchie horizontale.
De même, cette organisation permettrait de créer de nombreux emplois en France avec des conditions de travail saines et sûres.
Plus besoin de mettre en danger la santé des personnes qui sont employées dans des conditions déplorables, entre l’extraction et la fabrication de nos appareils.
Cette question de circularité dans le numérique est primordiale. À une ère où les habitudes de consommation explosent mais où les enjeux environnementaux sont de plus en plus tangibles, il n’est plus possible de concilier les deux.
Le numérique vert n’existant pas car chaque appareil produit a un impact plus grand qu’un produit reconditionné, il est nécessaire de sortir d’un schéma qui jette sans revalorisation des matières.
C’est pour cette raison que les marketplaces et les plateformes d’appareils IT reconditionnés sont extrêmement intéressantes et les seules qui proposent une vraie solution sur le long terme.
Il ne s’agit plus seulement d’agir pour répondre à une législation qui se fait encore en demi-teinte (comme la loi AGEC), mais bien de comprendre que notre schéma linéaire est la cause première du réchauffement climatique et de tout ce qui en découle.
Appréhender l’économie circulaire avec un nouveau regard permet de voir que cette philosophie doit s’étendre de manière générale à nos habitudes de consommation.
Décroissance, sobriété numérique, les ressources ne sont pas infinies et il est temps de sortir de la surconsommation numérique et générale.
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Team WeeeDoIT & Emma