Publié le March 16, 2022
Par Team WeeeDoIT
Aujourd’hui, il n’est pas rare que l’on change son téléphone avant même que ce dernier soit hors d’usage. Et c’est la même chose pour de nombreux appareils numériques et électroniques qui nous entourent.
Que ce soit du gros électroménager, de petits appareils ou nos terminaux numériques que l’on utilise au quotidien, tout cela génère une quantité de plus en plus accrue de déchets.
Ce sont les fameux déchets d’équipements électriques et électroniques, aussi appelés les DEEE ou D3E.
De plus en plus nombreux, on ne peut négliger l’impact qu’ils ont sur l’environnement et notre santé, faute d’un recyclage 100% effectif.
Quelles solutions à privilégier pour faire face aux enjeux que soulève cette augmentation de D3E ? Quels sont les problèmes concrets que posent ces derniers ? WeeeDoIT vous explique l’importance de faire attention à ces questions.
Commençons par le début, un DEEE, aussi appelé D3E, c’est tout simplement un déchet issu d’un équipement électrique ou électronique.
Ce ne sont pas seulement les terminaux numériques qui sont concernés mais bien tous les appareils qui fonctionnent sur secteur, avec des piles ou des batteries. Ils peuvent être considérés comme des déchets ménagers ou bien professionnels en fonction de leur origine.
On retrouve des petits équipements comme des :
Mais on englobe aussi comme des DEEE les équipements électroménagers tels que le lave-linge ou le réfrigérateur.
Ces équipements sont considérés comme des déchets à partir du moment où ils sont hors d’usage.
Ce qui peut arriver pour plusieurs raisons :
La réglementation environnementale en vigueur les considère comme des déchets dangereux car ils sont fabriqués avec des substances parfois dangereuses et réglementées.
Les D3E posent de plus en plus problème car ils sont parfois difficiles à recycler et à remettre dans le circuit. Après l’étape de fabrication qui génère la majorité de l’empreinte carbone de l’appareil, la fin de vie est celle qui pollue le plus.
C’est pour ça qu’il est important d’essayer de gérer au mieux la fin de vie de ces déchets électroniques. Et d’y réfléchir dès l’acte même d’achat, mais nous en reparlerons un peu plus tard.
Les chiffres que partage Ecologic dans un rapport sur les données liées aux DEEE sont assez effarants.
En 2015, 577 927 tonnes de DEEE ménagers ont été collectées. C’est un chiffre qui est en augmentation de 16,7% par rapport à 2014. Et aujourd’hui on se doute que ces derniers sont encore plus élevés.
Ecologic a constaté que ces déchets proviennent surtout :
On voit donc l’importance de ramener ou de donner son matériel usagé à des professionnels agréés pour qu’ils s’occupent du traitement de nos D3E.
Une fois la collecte réalisée, les déchets électroniques et électriques subissent plusieurs étapes de traitement qui visent à recycler et valoriser au maximum leurs composants.
Ils passent par 6 étapes majeures :
Tout ne peut pas être recyclé et beaucoup d’appareils sont envoyés (illégalement) dans des décharges à ciel ouvert dans des pays à faible revenu.
C’est pour cette raison que le recyclage n’est pas toujours la meilleure solution écologique.
Et c’est d’autant plus urgent que les D3E sont en constante augmentation à cause d’une consommation de plus en plus grande d’appareils informatiques.
Selon l’ADEME, en moyenne, chaque Français possède 15 équipements connectés (montre, téléphone, tablette, enceinte …). Ce chiffre est bien plus élevé si l’on prend en compte tous les petits appareils électriques et le gros électroménager.
À une époque où l’obsolescence, qu’elle soit programmée ou psychologique, est de plus en plus présente, il devient nécessaire de faire attention à ce que l’on jette, et où on le jette.
Le recyclage des déchets remplis de composants électroniques ne peut se faire à 100%, et c’est normal. Ces derniers sont bien trop petits ou alors soudés entre eux et la séparation est impossible.
Les chiffres publiés par le RESES (Réseau Étudiant pour une Société Écologique et Solidaire) sont sans appel.
D’ici 2030 nous allons passer à 9kg de D3E par personne, contre 7,5kg en 2020 dans le monde. En France nous sommes déjà à 21 kilos par personne !
C’est un chiffre qui montre bien la place prépondérante que prennent nos équipements aujourd’hui et le fait que leur fin de vie n’est pas assez réfléchie lors de leur fabrication.
Le RESES explique qu’en 2021 nous avons atteint 57 millions de tonnes de DEEE, soit un poids plus important que celui de la Grande muraille de Chine !
Vu la direction que prend cette croissance, les experts du WEEE Forum estiment à 70 millions de tonnes les D3E en 2030, soit dans 8 ans.
Que ce soit l’obsolescence psychologique qui nous fait jeter des appareils encore fonctionnels ou simplement la difficulté de réparer certains composants, les Français et les Françaises achètent très souvent de nouveaux appareils alors que leurs anciens sont encore fonctionnels.
Le problème de ces D3E réside dans leur difficulté de recyclage comme mentionné plus haut. Après la fabrication, c’est l’étape la plus polluante dans leur parcours de vie, contrairement à ce que l’on pourrait penser.
Vous aurez beau nettoyer vos e-mails, limiter l’envoi de pièces jointes et éteindre vos routeurs wifi lorsque vous partez en vacances, si vos anciens équipements traînent dans vos tiroirs, leur impact devient conséquent.
Cela vient surtout du fait que nos appareils électroniques et électriques contiennent de nombreux matériaux précieux et rares qu’il est difficile d’extraire sans utiliser trop de ressources (eau, énergies, humaines…).
On parle de métaux comme :
Même en très faible quantité dans nos appareils, ils restent intéressants à exploiter dans la fabrication de nouveaux équipements.
Plus besoin de déployer autant d’énergie pour les extraire grâce à l’urban mining. En plus d’être plus écologique, cela permet de sortir quelque peu de la dépendance aux métaux rares et des risques élevés de pénuries.
L’ONG Basel Action Network (BAN) dans son enquête – Holes in the Circular Economy : WEEE Leakage from Europe estime que l’Europe exporte en toute illégalité au regard du droit européen, environ 352 474 tonnes de déchets électroniques par an.
Pour les États-Unis, ils estiment que 50% à 80% des déchets collectés pour le recyclage sont exportés dans des pays à faible revenus comme la Chine, l’Inde ou le continent africain. Mais cela ne relève pas de l’illégalité pour ce pays qui n’a pas signé la convention de Bâle.
Ces pratiques, loin du recyclage qui valorise et traite correctement ces déchets considérés comme dangereux, induisent des effets négatifs sur l’environnement et la santé des personnes qui se trouvent à proximité des décharges à ciel ouvert.
Sur l’environnement
Si les D3E sont considérés comme étant des déchets dangereux par la réglementation environnementale, c’est parce que leurs composants doivent être maniés avec précaution.
Sans filière de recyclage qui s’en occupe correctement lorsqu’ils terminent à l’autre bout du monde, ces composants terminent enfouis sous terre. Ils se diffusent dans les rivières à proximité et la biodiversité environnante, ce qui perturbe l’agriculture et la santé des habitants.
Sur les enfants
Dans les pays à faible revenus, il n’est pas rare que des trafics de D3E se mettent en place autour de ces décharges à ciel ouvert où s’entassent ordinateurs, téléphones, réfrigérateurs …
De nombreux enfants passent leurs journées à fouiller ces déchets pour en exploiter les matériaux rares en les brûlant.
Puisque ce sont les étapes de fabrication et de fin de vie qui polluent le plus lorsqu’on parle des DEEE, il est important d’essayer de sortir de l’obsolescence psychologique que met en place le marketing de certaines grosses entreprises. Et puis les sorties effrénées de nouveaux produits n’aident pas non plus.
Lorsque l’on achète un nouvel appareil, il est important de regarder son indice de réparabilité. Plus le score est élevé, plus il sera facile de le réparer et donc de prolonger son utilisation.
Aujourd’hui il existe aussi de nombreux réparateurs agréés et de lieux qui vous aident à réparer vos équipements bénévolement.
Pour l’acquisition d’un nouvel équipement, plus besoin d’acheter forcément du neuf. Il existe de nombreuses solutions comme la location de matériel pour sa flotte IT ou la seconde main.
Mais si vous devez acheter du neuf, posez-vous ces questions :
Il existe également des entreprises qui proposent des équipements électroniques qui sont fabriqués avec des matériaux recyclés et labellisés éthique et responsable.
La loi AGEC et ses nouvelles mesures visent à réduire le gaspillage et inscrire de plus en plus de produits dans une économie circulaire, numérique compris.
On pense notamment au reconditionné qui permet de valoriser d’anciens appareils qui ont été vérifiés et contrôlés par des entreprises agréées. En plus de rallonger leur durée de vie, cela permet d’éviter l’étape la plus polluante : leur fabrication.
C’est un véritable cercle vertueux car les composants récupérés de produits recyclés sont valorisés dans de nouveaux outils. Ou alors les anciens appareils encore en état sont vérifiés et remis en état de marche, presque neufs.
Si l’on s’appelle aujourd’hui WeeeDoIT avec 3 E, c’est bien évidemment pour faire référence à ces déchets électriques et électroniques.
—
Team WeeeDoIT & Emma