La directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), en vigueur depuis janvier 2024, marque un tournant dans la manière dont les entreprises doivent rendre compte de leurs impacts environnementaux, sociaux et de gouvernance. Elle remplace progressivement la NFRD (Non-Financial Reporting Directive) et s’appliquera à plus de 50 000 entreprises dans l’Union européenne, selon un calendrier progressif basé sur leur taille et leur statut (grandes entreprises dès 2025, PME cotées à partir de 2026, etc.).
Parmi les champs désormais scrutés : les actifs numériques. L’informatique, longtemps considérée comme immatérielle, révèle une empreinte environnementale bien réelle. Les équipements informatiques, les data centers, les services cloud ou les cycles de renouvellement du matériel sont autant de postes à mesurer, optimiser et rendre publics.
Ce guide montre comment transformer cette obligation réglementaire en opportunité stratégique, en s’appuyant sur des indicateurs concrets, des bonnes pratiques et l’expertise d’acteurs comme WeeeDoIT.
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La CSRD impose une déclaration extra-financière basée sur les normes ESRS (European Sustainability Reporting Standards), dont certaines concernent directement l’IT. Cela inclut :
La double matérialité : évaluer à la fois l’impact de l’IT sur l’environnement (émissions, déchets, énergie) et l’impact de ces enjeux sur l’entreprise elle-même.
Le cycle de vie des équipements : durée d’usage, reconditionnement, recyclage.
Des informations sur la chaîne de valeur : fournisseurs, prestataires de fin de vie (ITAD), émissions Scope 3.
Cette évolution impose plus de rigueur dans la gestion des actifs IT : cartographie, suivi, justification des choix, traçabilité et contribution aux engagements ESG.
Pour être conforme à la CSRD, il faut collecter et publier des données fiables. Voici les principaux indicateurs :
Environnementaux :
Émissions de GES (Scopes 1, 2, 3)
Consommation énergétique des équipements et des data centers
Part de matériel reconditionné vs neuf
Volume de déchets électroniques
Sociaux :
Conditions de travail dans la chaîne d’approvisionnement IT
Respect des droits humains chez les fournisseurs
Gouvernance :
Politiques de cybersécurité
Conformité RGPD et protection des données
Ces données doivent s’aligner avec la taxonomie verte européenne et s’appuyer sur des standards comme le GRI ou la TCFD.
Pour structurer votre reporting extra-financier IT, vous pouvez suivre ces étapes :
Cartographier les actifs : inventaire par type, localisation, durée de vie
Identifier les sources : inventaire IT, prestataires ITAD, bilans énergétiques
Utiliser des outils adaptés : logiciels carbone, plateformes ESG
Organiser une gouvernance des données : responsables, méthodes de calcul, traçabilité
Assurer le suivi : comparer dans le temps, fixer des objectifs SMART
Le numérique ne peut plus être dissocié des politiques RSE ou de transition durable. Il doit contribuer pleinement aux objectifs ESG : économie circulaire, sobriété numérique, allongement de la durée de vie des équipements.
Cela implique d’impliquer les directions DSI, achats, finance et RSE dans la démarche, et de communiquer clairement sur les engagements pris : achats responsables, recours au reconditionné, collecte, etc.
Les efforts doivent ensuite être valorisés dans les rapports de durabilité, auprès des investisseurs ou via des labels reconnus.
Avec la CSRD, le numérique sort de l’ombre. Il devient un enjeu stratégique, audité, mesuré, évalué. Ce n’est plus une affaire purement technique, mais une responsabilité collective entre IT, finance, achats et RSE.
Bien gérés, les équipements numériques peuvent devenir des leviers de durabilité. À condition de s’entourer des bons outils, des bons partenaires et surtout, d’adopter une volonté claire de progresser.
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Team WeeeDoIT